Suite à la publication de notre précédent article, nous avons reçu cette lettre qui a été envoyée à M. le Maire. Avec l’accord de l’auteur, nous avons décidé de la publier.
» M. le Maire,
Pour la deuxième fois, vous avez adressé aux Maurepasiens une lettre ouverte signifiant votre désapprobation quant à la réquisition nationale des lieux d’accueil permettant aux populations en transit d’être hébergées a minima. Je ne vous fais pas l’offense de vous rappeler qu’il s’agit d’hommes et de femmes qui subissent depuis plusieurs semaines, voire des mois, des conditions de vie que vous ne supporteriez sûrement pas. Moi pas.
Notre ville est un endroit où il fait bon vivre, vous le rappelez souvent. Mais à vous lire dernièrement elle semble avoir perdu son envergure conviviale. Non content dans votre première lettre d’avoir exprimé votre dégoût des décisions du gouvernement, en n’oubliant pas de préciser que vous renforceriez les forces de police pour la sécurité du voisinage (ce qui soit dit en passant, n’avait rien dans vos propos de très rassurant, mais peut-être était-ce le but de raviver un sentiment d’insécurité dans l’esprit des Maurepasiens ?), vous en appelez cette fois-ci à une « désobéissance civile ». Savez-vous que la Constitution des français prévoit que celle-ci puisse se pratiquer dans les seuls cas où une décision d’État mettrait en péril notre intégrité nationale ? Alors soyons sérieux : en quoi la présence dans un gymnase à Maurepas de quelques êtres humains esseulés peut-elle mettre la nation en danger ? Laissez-moi vous dire que l’intensité de votre lettre n°2 me paraît très largement exagérée au vu de la situation.
Par ailleurs, et c’est je crois ce qui me choque le plus en fin de compte : vous posez avec votre équipe municipale, écharpe d’élu en bandoulière, muni d’une bannière solennelle. Comment osez-vous vous interposer face à un bus occupé par des êtres humains fatigués et perdus dans un lieu inconnu? Comment osez-vous présenter cet accueil à des inconnus ? Est-ce cela l’hospitalité de notre pays ? Est-ce cela votre vision de la charité ? Ce que cela veut dire, si l’on se met à la place de ces gens, c’est que les Maurepasiens ne veulent pas d’eux. Or je ne me sens pas solidaire de votre action. Nombreux sont les Maurepasiens qui ne vous soutiennent pas. Ne croyez pas avoir l’accord de tous les Maurepasiens pour vous exprimer en leur nom.
Nous sommes hospitaliers. Nous voulons que les lieux publics soient mis à la disposition des plus démunis. Sans polémique à leur égard et sous leur nez ! Pourquoi n’allez-vous pas défiler à l’Elysée si le combat à vos yeux en vaut la chandelle ?
Et puis, que dirai-je dans 10 ans à mes filles ? Que l’on a bien fait de leur garantir leur cours de sport pendant qu’on bannissait des humains dans le besoin ?
Je vous demande en outre de mettre en ligne très rapidement un nouvel article stipulant que les gens arrivés ce jour ont bien été placés à la salle des fêtes, et en racontant quel a pu être leur accueil, ne laissant pas croire que le gymnase a été pris d’assaut. Vous pourriez donner la parole aux gens que nous accueillons sous la forme de petits reportages ou d’interview dans le Maurepas magazine afin que les Maurepasiens aient une autre vision, plus réaliste des choses, et non faite de rumeur et d’a priori malsain. Faites un article sur eux et par sur vous. C’est de ça dont nous avons besoin, ici, à Maurepas, et pas d’une polémique stérile.
Merci. »
Vous pouvez vous aussi écrire au Maire de Maurepas: cabinetdumaire@maurepas.fr