Dans l’idéologie libérale, chacun est responsable de ce qui lui arrive et doit pourvoir lui-même à ses besoins sans faire reposer le poids de leur satisfaction sur les autres. Chacun gagnant un revenu issu de son mérite, la collectivité n’a pas à lui prélever une part pour en faire profiter des personnes n’ayant pas montré tant de mérite.
Ainsi, nos élus trouvent dans le déficit des finances publiques l’aubaine pour justifier l’application dans le quotidien de leur idéologie. Ainsi, si vous voulez voir un spectacle, débrouillez-vous pour pouvoir le payer. Si les parents souhaitent que leurs enfants participent à une sortie scolaire, déboursez l’argent nécessaire mais ne venez pas demander à la collectivité d’y participer financièrement par l’impôt. Sous la Monarchie de Juillet, le ministre de Louis-Philippe, François Guizot avait répondu à ceux qui réclamait le suffrage universel, alors que le droit de vote était réservé aux plus riches, par cette célèbre formule : vous voulez le droit de vote ? « Enrichissez-vous ! ». Vous voulez que vos enfants fassent des sorties scolaires, emmenez-les vous-mêmes.
Dans les faits, tous les gouvernements libéraux ont toujours creusé ce déficit car si d’après eux l’argent public ne doit pas profiter à ceux qui ne le méritent pas, il peut tout à fait récompenser le mérite individuel. Ainsi, distribuer de l’argent aux plus riches pour récompenser leur réussite est une pratique courante des libéraux (subventions aux grandes entreprises par exemple). Enfin, nos élus libéraux ne pratiquant l’austérité que pour les non-méritants, les vannes de liquidités sont ouvertes quand il s’agit d’assouvir leur soif de grandeur : pas de problème pour dépenser dans de grands projets inutiles comme un Vélodrome ou un skidôme ou pour des événements relevant uniquement de l’éphémère notoriété comme un prologue de course cycliste professionnel.